Rituels et habitudes :
Avoir les mêmes attitudes chaque jour, manger, partir en vacances au même endroit etc…les rituels qui nous rassurent donnent à la vie un accent d’inactivité, celle-ci s’avère néfaste quand nous ne voyons pas que nous sommes embourbés.
Quand nous vivons constamment de rituels en tout genre, nous laissons alors la peur de l’inconnu guider notre vie et freiner considérablement notre évolution, nous lui ouvrons la porte et l’entretenons par ce fait. Avoir peur d’une chose et agir, ou ne pas agir en conséquence de celle-ci nous prive de la liberté du choix, on se terre tranquillement dans nos habitudes dont nous avons fait une prison. La prison réside dans le fait de ne pas être conscient de l’enfermement que nous nous provoquons et donc ne pas se poser de questions sur ce fonctionnement de notre vie. Nous allons jusqu’à valoriser nos habitudes en y accordant des pensées qui leurs seront favorable et leurs donner un caractère essentiel à la vie, dans des moments un peu difficile on aime se projeter dans nos habitudes rassurantes, telles que les moments du soir. Au cour de la journée, nous nous imaginons dans le doux flot de ce qu’on connait par coeur et qui nous donne la parfaite illusion que nous y prenons plaisir, ainsi valorisée, l’habitude sera accueillie comme la récompense qui apaise le stress de la journée. Elle sera qualifiée comme le sauveur du moment et la victime que nous sommes la sollicitera une fois supplémentaire quand le stress nous amènera à nous la projeter pour nous détendre.
C’est quand nous faisons une habitude de nos habitudes que nous nous mettons en risque de ne plus aimer notre vie sans même nous le dire, l’inconscient révèlera un mal-être qui pourrait virer au permanent, la personne en question n’ira pas bien sans même savoir pourquoi. L’habitude de l’habitude est le déni de la peur de l’inconnu de laquelle nous ne voulons pas admettre que nous dépendons, nous mettons ça sur le dos de la facilité voir de la flemme. Chaque attitude répétée se passe toujours bien, elle solidifie le fait qu’on se sent bien avec ça et validera l’envie de continuer et on continuera sans se poser de questions puisqu’il n’y a pas de raisons de le faire. L’humain, trop souvent en quête de sécurité se laisse entraîner dans ce tourbillon pour assouvir son besoin, il va, par les actions répétées pouvoir savoir ce qu’il fera demain, après-demain ou dans un mois.
La peur de l’inconnu réveille le besoin de sécurité ainsi que celui du contrôle, l’individu croit mener une vie normale alors qu’elle n’est que la résultante de l’assouvissement des ses besoins, il navigue sur les flots de la vie avec la peur comme figure de proue. Quand on cherche à combler ses besoins, on est dans un total manque de lâcher-prise qui déteint sur notre personnalité ainsi que celle de notre entourage, on attire le négatif qui peut s’installer insidieusement et progressivement.
Nous établissons nos trajectoires de vie dans un manque de courage manifeste, celles-ci se doivent de le respecter, nous fuyons le carburant principal qui alimente la vie, l’action.
Sans l’action, la vie est transparente et dénuée de son sens, si chacun laisse la facilité des habitudes le terrer, il finira dans une solitude qui les forcera à rester dans leur situation et les murs de la prisons s’épaissiront encore plus.
Il se ressent une volonté d’enfermement de la part des gens qui se perdent dans les habitudes, en refoulant l’aventure, ils se crée un monde à eux sur lequel ils pensent avoir le contrôle. Cette volonté révèle l’effet puissant des peurs sur les gens qui ne regardent pas ce qu’ils sont en train de devenir, ils ne regardent pas parce qu’ils ne veulent pas regarder. C’est encore sous les conséquences d’un choix de leur part qu’ils se retrouvent dans une vie de routine qui les use de part son aspect dénué d’horizon, on ne va pas bien quand on ne voit pas loin.
Les addictions sont des habitudes très néfastes qui mettent en lumière la volonté de fuir la spontanéité par des adjonctions procurant une brève illusion de plaisir. C’est la volonté de fuir l’aventure potentielle du présent et de se créer sa propre réalité contrôlée, enfin, contrôlée en apparence qui incite à consommer pour se créer le plaisir qui va avec. Le plaisir est totalement créé et peut quelquefois prendre des airs de douleur quand il retourne dans la conscience après la consommation, à la douleur post-consommation vient s’ajouter à la culpabilité. Un plaisir, en définition est une sensation qui se doit d’être offerte, par la vie ou par quelqu’un et non fabriqué par la personne elle-même qui, en l’occurrence ne fait que de combler un besoin. Il ne doit pas être considéré comme un palliatif puisqu’il est la représentation même du lâcher-prise, et nous nous devons de vivre sans créer le plaisir et encore moins de l’attendre.
Dans le cas où nous consommons d’une chose à outrance, l’apparence du contrôle se définit sur le choix de prendre ce que l’on consomme en tant qu’addiction, en effet, nous nous donnons le choix de commencer et nous y arrivons toujours car la faiblesse du moment nous donne raison. L’absence de contrôle se perçoit sur le fait de ne pas prendre, d’arrêter de consommer, on ressent à ce niveau que l’esprit est plus en demande de fuite que de bienveillance personnelle. En clair, il est plus facile de commencer à consommer que d’arrêter et c’est bien là le grand piège, nous décidons, donc contrôlons l’action de commencer mais pas d’arrêter. Le spectre d’une volonté d’auto-destruction se profile dans des âmes qui décident de dépendre d’une consommation excessive et de cette non-volonté d’arrêter. La non-volonté d’arrêter est très dure à dominer car elle se situe dans l’inaction, le fait de ne pas faire et se laisse recouvrir par le besoin de contrôle qui se fait par l’action de consommer.
L’esprit conscient, celui qui veut contrôler va vers le choix qui lui est plus facile d’opter sans combattre pour se donner la sensation qu’il contrôle. L’addiction peut alors être défini comme une volonté de ne pas combattre contre son inconscient, comme une petite lâcheté que nous entretenons envers nous-mêmes. Cette lâcheté est de plus en plus récurrente, ce qui forme l’habitude que nous croyons être notre mode de vie en l’acceptant en tant qu’habitude et en mettant un voile dessus. Mais l’inconscient sait que l’addiction est une mauvaise chose et affecte grandement la vie de la personne, ce que l’inconscient sait, le conscient, en demande de facilité le cache. La vie prend un tournant de scénarios de combats et de drames à répétition, l’individu passera alors d’une situation de fuite de combat en consommant malgré l’inconscient qui sait qu’il ne faut pas à un drame de culpabilité découlant de qu’il pensera de cette même fuite.
La personne se voile la face sur son comportement en sachant profondément qu’elle se fait du mal, mais il arrive qu’elle veuille se faire du mal aussi. Encore une fois, la faille se révèle par le fait de vouloir et de savoir, vouloir se faire du mal, et savoir qu’on le fait, ainsi se crée l’addiction. Quelqu’un qui consomme sans y adjoindre ses deux éléments psychologiques ne sera probablement pas propice à l’addiction, ainsi, quelqu’un qui boit sans se soucier intérieurement du mal qui se fait sera plus apte à arrêter si il le veut.
L’addiction peut être une forme de suicide en douceur qui permet de percevoir par la mort une libération de ce que la personne imagine de vivre. Elle projette sa vie dans son esprit en occultant une grande partie de la réalité et n’en retire que le négatif pour en arriver à vouloir en finir avec. L’addiction sert alors d’outil qui permet de mettre fin à sa vie, ce qui se fait en douceur car celles-ci se caractérise surtout par un manque de courage dont l’individu fait preuve en ne voulant jamais affronter ses démons.
Certaines personnes vivent alors avec l’habitude de vouloir mourir et s’en accommodent, cette volonté profonde laisse transparaitre un contexte de vie qui attire les mauvaises choses vers elles.