LA FACILITÉ:
Une vie où tout ce que nous désirions faire ou ne pas faire
nous serait permit, aucune action ne serait soumise à
l’engagement ni à l’implication, nous désirons et cela arrive.
Je désire une vie qui me permet de ne pas avoir
l’impression de me jeter dans le vide quand je prend des
décisions, tout ce que je fais, je le fais à coup sûr et je ne
laisse jamais l’aléatoire m’imposer sa loi. Quoi de mieux
pour moi de n’avoir à qu’à contrôler pour que les
choses se fassent d’elles-mêmes, je ne prend jamais de
risques car j’ai peur des incertitudes et je sais que je
manque de courage pour affronter un avenir qui n’a pas été
façonné par mes décisions. La fuite est l’outil idéal de la facilité
que je m’évertue à mettre en oeuvre constamment dans ma vie,
en fuyant, je rend la non-rencontre effective et je prends
le contrôle sur notre relation, la fuite, c’est facile, il suffit de
ne rien faire, de ne pas bouger, de ne pas affronter. Je compte
sur ceux qui ont confiance en eux pour me solliciter, c’est
en effet facile comme ça puisque je ne prend aucune initiative,
donc aucun risque, ainsi, je me retrouve souvent dans des situations
qui ne me plaisent pas, telle que la solitude ou une relation
toxique.
Je ne me tente jamais à essayer de me surpasser car la
sécurité est mon mot d’ordre depuis bien longtemps, je
vois les choses qui m’entourent comme une résultante de
ce que j’ai voulu et je ne me laisse pas aller à faire
confiance en une vie qui me fait peur. Mon manque de
courage est le révélateur de ce que je m’impose à vivre, il
me définit totalement et tout ce qui se passe dans ma vie
en découle, je suis ma propre personne qui a peur et je n’aime pas me
voir comme ça.
Je n’aime pas me voir comme une personne qui a peur alors pour ne pas
me rendre compte de la manière dont je me perçois au fond
de moi, je met mon masque du contrôle qui va faire en
sorte que les événements suivent ma propre volonté. J’ai
développé un talent certain pour les calculs et, à force de le
mettre en pratique tout devient facile pour moi, en
manipulant subtilement, j’arrive à acquérir des choses, des
gens et des situations de manière facile, je suis fier de ça et
je m’en félicite. Je suis fier d’une chose qui n’est pas
honnête car je me mens à moi-même en pensant être au
volant de la voiture de ma vie, je me mens car je porte un
masque qui cache la personne peureuse que je suis.
En attendant, je me régale de vivre une vie où tout vient à
moi sans que je fasse le moindre effort, je parle en matière
de prise de risque, les efforts contenus dans mes
manipulations sont des choses qui me rendent
moyennement fier car je sais que je ne suis pas honnête. Je
sais que j’abuse, je sais que je manipule, je sais que je
trahis, et mon moi profond souffre de ce que je m’impose à
faire pour ne pas avoir à afficher la vulnérabilité dont je fais
preuve. Je veux tellement diriger ma vie que j’abuse des
gens alors que je les aime bien, je fais en sorte de les
contrôler pour qu’ils mes rendent la vie facile, j’y arrive car
j’ai du talent pour ça. C’est bel et bien parce que j’y arrive
que j’en souffre, en me mettant comme la personne qui
contrôle les autres pour vivre de facilité, je me dissocie
complètement d’eux, car en finalité, on n’aime pas les gens
qu’on contrôlent. Cette vie facile ne me rend pas fier, mon
talent ne fait que de me mettre dans un isolement et la
personne fragile derrière le masque est toujours là, et
devient de plus en plus fragile. Au fil du temps, les
situations que j’ai mises en place se retournent contre moi,
la facilité à avoir des choses devient difficile à encaisser car
je ne suis plus fier de mon talent, je perçois qu’il est une
prison aux murs épais, il est ma prison, ma malédiction. Au travers de divers
problèmes de santé , mon corps commence à me suggérer
qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans mon
esprit, il me parle, il m’avertit, et je met ses expressions
derrière mon masque tant qu’il y a encore la place, jusqu’à
ce qu’il n’y en ait plus.
La clé. :Ouvrir la prison de la facilité consiste à prendre conscience
que celle-ci n’est pas ce que la vie attend de nous, en
prendre conscience et surtout y croire, c’est-à-dire de créer
de la confiance pour que tu prennes l’envie de te
transformer.
Plutôt que de changer, je parle de te transformer, car c’est
bel et bien une totale mutation de ton état-d’être qu’il va
falloir effectuer, passer de la négativité à la positivité.
Déjà commence par te dire que si tu fais ça, c’est parce
que tu n’as pas la conscience de ce que cela implique et
que tu n’es pas en capacité de voir ce qui se passe avec
ton masque, ce dernier cache les choses jusqu’à créer
l’illusion que ce que tu fais est une bonne chose, ce n’est
pas ta faute, même si tu en es responsable. Le courage est
la vertu qui rend sereins ceux qui l’expérimentent, alors commence
à renier les aspects sécurisants que tu as l’illusion de voir dans
la fuite en prenant sur toi d’affronter les choses, affronter, c’est
te donner le plus puissant des médicaments de vie qui te
rendra heureux, heureux car confiant, et confiant car heureux.
Affronte le fait de te vouer à l’autre, laisse-lui l’opportunité
de te guider en lâchant-prise sur les peurs qui te hantent depuis
bien longtemps, fais de la difficulté une motivation à avancer,
adopte la croyance que c’est en affrontant qu’on grandit.
Prend alors conscience que tu vis une vie derrière des
lunettes qui te font voir la vie comme dangereuse,
accordes-toi le doute là-dessus, une vie n’est dangereuse
que si on pense qu’elle l’est. Fais confiance aux autres et
accordes leur le bénéfice du partage de ta vulnérabilité, en
faisant cela, tu accentueras cette confiance en toi qui te
permettra de recommencer, jusqu’à ce que tu vois un
changement dans ta vie et dans tes pensées.
Un vent de sérénité va commencer à souffler dans ta tête,
au début ce ne sera qu’une brise qui te motivera à vouloir
en faire un vent plus fort.