LA PEUR DE SOUFFRIR

Publié le 14 juin 2024

Avoir des relations entre humains apporte une sérénité à l’existence de n’importe qui, elles enrichissent nos journées en les remplissant de choses auxquelles nous sommes souvent en dépendance. Nous aimons tenir à des gens qui font de même de leur côté, chacun donnant l’importance à l’autre à la hauteur de ce qu’il a envie de donner et ainsi nous vivons dans une société de partage et nous nous en contentons. 

Les relations, quand elles nous sont bénéfiques sont une énorme source de bien-être quand elles s’effectuent comme nous le désirons, chacun doit à l’autre une forme de respect et la réciprocité donne l’équilibre nécessaire au maintien de celles-ci. Dans ce monde humain dont les interactions sont essentiellement faites de subjectivités, la complexité demeure maitresse et nous n’arrivons pas toujours à rester dans le flux des communications agréables. Les égos peuvent dominer les situations et il se crée alors des attentes, celles-ci sont souvent propres à la personne qui les a et suivent son champ de pensées, c’est à ce moment que les choses se compliquent. 

Les attentes vont créer des distorsions dans les relations qui vont souvent finir par s’éclater avec quelque fois de grands fracas pour une personne sensible à la souffrance. Cette souffrance est un ennemi à éviter absolument pour certains, elle reflète une forme de torture dans le cas où la personne qui la vit n’a pas la faculté d’occulter les pensées toxiques qu’elle se crée. La souffrance psychologique est redoutée de tous, chacun cherche à la fuir à sa façon et se retrouve alors dans la prison de la fuite de la souffrance qui entraine de biens forts désagréments chez certaines personnes. 

La prison de la peur de souffrir est l’empêchement de toute chose menant vers une relation qui aurait le potentiel de faire souffrir la personne en question, le moteur principal en est la fuite, fuir consiste à rester à distance. Quelqu’un qui fuit les contact donnera une valeur à la distance qu’il va créer pour ne pas entrer en contact, cette distance mène souvent à la prostration. Sa fuite lui amène les souffrances propres à la solitude, les incertitudes vont bon train quand on a peur de ce qu’on vit ainsi de ce qu’on pourrait vivre, toutes les directions effrayent, ce qui en accentue la peur. 

Ainsi, la crainte de ce qui pourrait se passer dans une relation potentielle va pousser l’individu à éviter qu’elle se fasse, ainsi, par l’anticipation, il assure la sécurité sur ce qu’il aura estimé dans sa tête comme dangereux. Paradoxalement, plus l’attirance vers l’autre est forte et plus la peur de souffrir est importante, en effet, une personne aimée à plus le potentiel de faire souffrir qu’une personne qui n’est pas aimée, la fuite est alors une ouverture à la frustration. La frustration de se gâcher la vie par des non-décisions et des non-actions est un poison que la personne avale au jour le jour, celle-ci se pose en arrière-plan de toutes parole, pensée et action avenir en mettant un accent de culpabilité à la vie.

C’est alors le principe de l’auto-privation qui s’installe dans un esprit qui aurait fortement besoin de ne pas suivre ses peurs, il se prive de choses agréables par manque de courage de remettre en question son metteur en scène intérieur. Plus qu’un metteur en scène, c’est un voyant extralucide qu’il met en oeuvre dans ces situations, il va déceler des problèmes de trahison, de rejet ou d’abandon avant la mise en contact avec l’autre, ce voyant est le reflet de son état d’esprit qui ne voit l’avenir qu’au travers du filtre des peurs. Il est son pire ennemi, et il lui accorde une confiance sans limites, celui-ci trahit constamment les besoins de son être profond en se faisant l’influent principal de ses pensées, il le mène à la pire des condamnation, l’isolement. 

Quand l’isolement est là, les peurs s’accroissent et le jeu de l’auto-flagellation devient de plus en plus actif, à chaque fuite, notre estime de nous prend de violents coups et notre volonté de vivre disparait progressivement. Le voyant extra-lucide prend une place considérable dans notre vie et nous suivons ses directives avec la confiance de celui qui s’écoute lui-même, il n’y a aucune raison de ne pas croire ses propres productions. 

Combien de personnes ont vécu des situations où la fuite de l’autre a été vécue violemment, toujours incomprise ainsi que des relations qui n’ont pas vu le jour à cause de la peur de souffrir ? Celle-ci qui fait en sorte que les choses ne se fassent pas et donne de la souffrance aux deux protagonistes, l’un qui souffre d’être l’instigateur du black-out et qui voit que l’autre en souffre et l’autre qui souffre de ne pas comprendre raisin que de la privation d’une chose de positive.

                                                             La clé :

Pour beaucoup de gens, la porte de la prison de la peur de souffrir ne s’ouvrira qu’après avoir prit conscience de son existence, cette prise de conscience se transformera en une volonté d’en guérir pour pouvoir s’autoriser à profiter des bienfaits de la vie et des relations. Elle viendra probablement après l’accumulation d’échecs qui vont, à un certain moment ouvrir une voie vers la résilience, cette voie sera adoptée par choix, elle sera l’unique solution de rester vivant pour celui qui le fera. L’échec en est un que si nous avons sur lui le regard qui correspond à la considération d’un échec, nous pouvons très bien vivre des choses dures à cause de la peur de souffrir sans même se dire que ce sont des choses négatives. Nous devons avoir le regard qui correspond à ce qui devrait se faire et ainsi voir l’échec comme un échec, et non comme quelque chose de normal.

La souffrance est un choix, ainsi nous pouvons tout à fait choisir le courage, celui d’affronter les peurs que nous allons alors moins prendre en considération, celles-ci, une fois décelées comme inoffensives, inutiles, voir toxiques vont alors prendre une autre forme dans notre tête. Nous décidons de voir les peurs comme des haies à franchir lors d’une course, à chaque haie franchie, nous en ressortirons la fierté de l’avoir franchi et ainsi nous accentuons la force qui nous permettra de franchir la suivante qui, elle-même nous rendra plus fort, et ainsi de suite.

La décision d’affronter les peurs aura l’effet de rendre ces dernières plus petites, elles vont progressivement se profiler à nos yeux comme des futilités qui ne méritaient absolument pas les privations que nous nous infligions en conséquence de la confiance que nous leur accordions. Nous allons apprendre à ne plus faire confiance à toutes nos pensées et redevenir le maitre de nos décisions, nous allons développer la lucidité qui progressivement va faire disparaître le voyant extra-lucide.

Affronter, c’est avant-tout essayer de le faire progressivement afin de nous prouver que nous nous trompions avec notre attitude de fuite, en se confrontant à des situations qui nous paraissent inconfortables en matière de risques de souffrance. 

Ainsi, nous verrons notre courage s’accroître et nous nous prouverons à nous-mêmes que c’est bien la bonne voie à suivre, en étant attentif sur ce qui se passe dans notre vie, les preuves seront évidentes. 

Sortir de la prison de la fuite et affronter sa peur de souffrir sont des attitudes qui dépendent finalement de quelque chose de très simple…une décision, juste une décision.